Association Tachoires-en-Astarac

Une belle journée aux sources du Canal du Midi

 

Une bien belle promenade

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Matin : Revel

 

 Nous avons visité le Musée et le Jardin du Canal du Midi situés au pied de la digue, dans l'ancienne Maison de l'Ingénieur. Ce musée nous a offert un regard unique sur l'histoire du Canal. Nous avons découvert l'immense génie de Pierre Paul Riquet.

 

 

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Pierre-Paul Riquet naît à Béziers, probablement le 29 juin 1609. Il aurait fait ses études au collège jésuite de Béziers, puis il  aurait reçu une formation d'ingénieur.

 

Il se marie avec Catherine de Milhau vers 1637 qui lui donne sept enfants dont cinq parviennent à l'âge adulte . Il devient fermier général des gabelles. En 1652, il achète la seigneurie de Bonrepos près de Verfeil au nord-est de Toulouse et fait construire un château Renaissance à la place de l'ancien fort communal. Il est pendant de nombreuses années banquier privé, petit puis gros prêteur puis, aspirant à l'anoblissement, se lance dans un grand projet, la construction du canal du Midi. 

 

 La légende veut que son père, François-Guillaume Riquet, se soit opposé au début du siècle à la construction d'un canal reliant l'Atlantique à la Méditerranée. Le projet de Bernard Arribat, comme tant d'autres, ne parvenait pas à résoudre le problème de l'approvisionnement en eau du canal. Riquet passe cet écueil grâce à sa connaissance de la montagne Noire environnante en reprenant le projet de Thomas de Scorbiac, conseiller à la Chambre de l’Édit de Castres. Il connait un point de partage — le seuil de Naurouze — déjà identifié par ses prédécesseurs, de part et d'autre duquel les cours d'eau s'écoulent soit vers l’océan Atlantique, soit vers la mer Méditerranée. Riquet y positionne le point culminant du canal, à 48 mètres au-dessus du niveau de la Garonne.

 

Après qu'une rigole d'essai entre le torrent de l'Alzeau, sur le versant méridional de la Montagne Noire, et le seuil de Naurouze ait été réalisée avec succès, une première tranche des travaux est confiée par Colbert à Riquet (édit royal d'octobre 1666 qui décrète le début des travaux au 1er janvier 1667). Durant toute la durée des travaux, et profitant de sa fonction de fermier général des Gabelles de Languedoc et Roussillon, Riquet investira sur ses fonds propres deux millions de livres, sur un projet estimé entre 17 et 18 millions de livres de l’époque et qui constitue le deuxième chantier du royaume après celui du château de Versailles

 

 

Lac de Saint-Ferréol

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Nous découvrons ce magnifique réservoir construit sur le ruisseau du Laudot. Sachant que pour alimenter le canal en eau pendant un an, il faut 90 millions de m³, Riquet a du mettre en place l'un des systèmes d'alimentation en eau d'un canal des plus complexes. Avant de se lancer dans cette incroyable aventure, il fit des essais dans son domaine de Bonrepos (Haute Garonne)

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En devenant châtelain de Bonrepos, Riquet pouvait enfin faire valoir ses prétentions nobiliaires et travailler paisiblement à son projet de voie d’eau. Sa seigneurie était en effet proche des différents tracés de canal qu’il étudiait alors. Son domaine possédait aussi un potentiel hydraulique propice aux essais qu’il projetait de réaliser.

Dans le vallon de la Garenne qui jouxte sa demeure, Riquet aménagea ses bassins d’essai à partir d’un ancien vivier dès 1655. Un bassin réservoir achevé d’une large chaussée accumulait les eaux issues des vallons environnants. Il alimentait un bassin inférieur monumental de 250 mètres de long, véritable tronçon de canal. Riquet put ainsi mettre en pratique ses observations faites dans la Montagne Noire. C’est autour de l’ensemble expérimental de Bonrepos qu’il étudia, à grandeur nature et pendant une dizai

 

ne d’années, l’alimentation en eau de son futur canal. C’est ainsi que Riquet démontra dans l’été 1662 à l’Archevêque de Toulouse, Anglure de Bourlemont, et à sa suite la faisabilité de son projet.

Pour en savoir plus: http://www.bonrepos-riquet.fr/-Le-Chateau-de-Bonrepos-Riquet-.html

 

 

 

Notre charmante guide nous conduit jusqu'à la rigole de la Montagne.En effet, l'idée de Riquet était de capter les eaux de la Montagne Noire, située à plusieurs dizaines de kilomètres et de les amener au seuil de Naurouze, point le plus haut du futur canal, et ceci par l'intermédiaire de rigoles.

 

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La Rigole de la Montagne augmente le Sor, lui même capté par la Rigole de la Plaine qui va rejoindre le Laudot. La rigole commence à la prise d'eau d'Alzeau (altitude645 m) à Lacombe, dans la montagne Noire où elle détourne une partie du cours de l'Alzeau puis elle capte les eaux du versant sud de la montagne Noire en coupant différents ruisseaux, dont la Vernassonne, le Lampy et le Rieutort. Tous ces cours d'eau rejoignent naturellement le Fresquel, cours d'eau du versant méditerranéen, alors que la rigole amène les eaux collectées sur le versant océanique.

 

 

 

Nous déambulons dans le Parc de Saint-Ferréol, aménagé au XIXème siècle. Le groupe est séduit par le romantisme de sa gerbe d'eau et de ses cascades. Ce parc se visite  pour découvrir une multitude d’essences telles que le chêne, l’érable, le frêne, le tulipier, le tilleul...Lieu de fraîcheur en été, c'est la porte d'accès à la galerie des robinets qui conduit au cœur du barrage et permet d'accéder aux vannes et robinets de sortie des eaux. Un peu plus loin elle nous montre une rigole de contournement creusée au sud du bassin de retenue pour permettre d'évacuer le surplus d'eau vers le Laudot. Juste avant de passer à table dans le très accueillant Café du Lac, nous avons découvert le lac de Saint Ferréol dont le niveau est très bas puisque 2016 est une année de vidange. 

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VIDANGES ET TRAVAUX

 

       L’année 1828 a connu une vidange totale et le remplacement des robinets servant à quantifier les besoins en eau pour l’alimentation du Canal du Midi. Après la vidange de 1831, la "chambre" des robinets et le remplacement de ceux-ci, à nouveau (il y en a trois), a été reconstruite en 1845.

 

 Rappelons que ces immenses robinets boisseaux (comme ceux d’un tonneau) sont en bronze, et que les gros tuyaux qui vont chercher l’eau à l’avant de la partie immergée du grand mur ont une longueur de 10 à 12 m.

 

Autre vidange totale en 1851.

 

En 1853 est construite la voûte (aqueduc) immergée à l’intérieur du barrage, de la vanne supérieure de la Badorque.

 

Les années 1866 voient une vidange totale et 1869 une vidange partielle.

 

Terminons ce XIXème siècle par les vidanges de 1880 et 1889.

 

Des travaux de rejointement et d’étanchéité ont été effectués à chacune de ces opérations de mise à sec du barrage, ainsi que le remplacement des vannes en bois par des vannes métalliques.

 

Après un excellent repas, notre périple continue vers les Cammazes où la rigole passe sous la montagne, et s’engouffre sous une voûte imaginée et réalisée par Vauban en 1686. C'est l’un des plus remarquables ouvrages du Canal du Midi.

 

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C'est ici que la rigole de la Montagne, alimentant le bassin de St-Ferréol, s'engouffre sous la voûte de 120 m de long imaginée par Vauban en 1686. Cette superbe galerie voûtée de 3 m de haut qui fit l'admiration de ses contemporains reste aujourd'hui l'un des plus remarquables ouvrages du Canal du Midi.

 

La rigole de la Montagne Noire, bordée d'arbres centenaires, et la voûte Vauban ont été classé avec le Canal du Midi au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1996.

 

Le barrage

Déclaré d'utilité publique par le décret du 9 avril 1959, le barrage sur le Sor a été construit et mis en eau entre 1953 et 1958. Haut de 70 mètres, ce barrage voûte crée une retenue d'une capacité de 18,8 millions m3 couvrant 90 hectares. Situé sur les communes des Cammazes, Sorèze et Saissac, il permet :
  • d'alimenter les populations en eau potable,
  • de fournir de l'eau d'irrigation aux agriculteurs,
  • d'amortir les crues en hiver et de soutenir les débits d'étiage.

 

Pour finir cette belle journée, nous quittons les sources du Canal du Midi, pour nous immerger dans la vie quotidienne des élèves du XIXème siècle au sein de l'abbaye école de Sorrèze. Ce patrimoine abrite de manière insolite, un musée résolument moderne dans lequel nous avons découvert l'univers coloré et foisonnant de dessins et tapisseries contemporaines de Dom Robert, magnifiant la nature environnante.

 

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Cette abbaye bénédictine, fondée en 754 au pied de la Montagne Noire, doit sa renommée au mode d’enseignement novateur qu’elle pratique dès le XVIIe siècle jusqu’à sa fermeture en 1991. Sa notoriété est telle qu’elle est érigée sous Louis XVI École royale militaire et accueille en ses murs des élèves de toutes les parties du monde. Elle est dirigée au cours du XIXe siècle par le R.P. Lacordaire.

 

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L’œuvre de Dom Robert a été une source d’inspiration pour la conception du Musée. Une résonance entre l’œuvre d’art et l’architecture se révéla dans une pensée exprimée par Dom Robert à propos de l’école buissonnière : « Dans une tapisserie, on se promène…Une promenade sans but précis, on se plaît à flâner. Un détail vous conduit vers un autre. En somme, la tapisserie est davantage un art du temps. Art du temps par sa facture aussi, art de longue patience… ».

 Dom Robert (1907-1997) moine bénédictin de l’Abbaye d’En Calcat, située à Dourgne dans le Tarn, est un des maîtres de la tapisserie du XXe siècle. Son œuvre foisonnante, très colorée, s’inspire de la nature et exalte la faune et la flore de la Montagne Noire, ultime contrefort du Massif central.

 

 

 

 

 



06/10/2016

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